iciHaiti – A bit of history : Virginie Sampeur first Haitian poet and woman of letters
15/05/2023 10:09:28
Did you know ?
Virginie Sampeur is the author of the famous and heartbreaking poem “L’abandonnée”, written in 1876 and reproduced in numerous anthologies. She is also the author of “Angèle Dufour”, an unpublished semi-autobiographical novel (Louis Morpeau) and “fantaisies” published here and there, including “Le songe d’Estelle”, “Francine”…
She has also collaborated with various Haitian literary journals. For an unknown reason, Virginie Sampeur burned several of her manuscripts before settling in France in 1876. A teacher by training, polyglot and cultured, Virginie Sampeur directed the Pensionnat national des demoiselles in Port-au-Prince for eight years.
The great voice of 19th century Haitian poetry was the wife of poet Oswald Durand.
Born in Port-au-Prince on March 28, 1839, Virginie Sampeur died in her hometown on June 8, 1919.
Poem “L’Abandonnée” (1876):
“Ah ! si vous étiez mort ! De mon âme meurtrie
Je ferais une tombe où, retraite chérie,
Mes larmes couleraient lentement, sans remords…
Que votre image en moi resterait radieuse !
Que sous le deuil mon âme aurait été joyeuse !
Ah ! si vous étiez mort !
Je ferais de mon coeur l’urne mélancolique
Abritant du passé la suave relique,
Comme ces coffrets d’or qui gardent les parfums;
Je ferais de mon âme une ardente chapelle
Où toujours brillerait la dernière étincelle
De mes espoirs défunts.
Ah ! si vous étiez mort , votre éternel silence,
Moins âpre qu’en ce jour, aurait son éloquence,
Car ce ne serait plus le cruel abandon
Je dirais: « Il est mort, mais il sait bien m’entendre,
Et peut-être en mourant n’a-t-il su se défendre
De murmurer: « Pardon ! »
Mais vous n’êtes pas mort! ô douleur sans mesure!
Regret qui fait jaillir le sang de ma blessure,
Je ne puis m’empêcher, moi, de me souvenir;
Même quand vous restez devant mes larmes vraies,
Sec et froid, sans donner à mes profondes plaies
L’aumône d’un soupir !
Ingrat ! vous vivez donc, quand tout me dit vengeance !
Mais je n’écoute pas ! À défaut d’espérance
Le passé par instants revient , me berce encore.
Illusion, folie ou vain rêve de femme,
Je vous aimerais tant, si vous n’étiez qu’une âme !
Ah ! que n’êtes-vous mort !”
IH/ iciHaiti